Test – Piqo : que vaut la moins chère des dashcams de Nextbase ?

Avec la Piqo, le fabricant britannique Nextbase élargit sa gamme de caméras embarquées en cherchant à séduire un public plus large que celui de ses modèles premium. Plutôt orienté produits haut de gamme comme la Nextbase iQ, vendue à partir de 480 euros, le constructeur adopte ici une approche plus abordable. La Piqo se présente comme une caméra allégée, à la fois plus compacte et bien moins coûteuse, mais conserve néanmoins plusieurs fonctions issues de ses grandes sœurs.

Dépouillée de tout écran, la Piqo est compacte et discrète / Nextbase

Design : épurée et discrète 

À l’ouverture de la boîte, le premier contact avec la Piqo révèle une caméra au design sobre et soigné. Elle ressemble à un petit galet allongé : environ dix centimètres de haut avec sa monture, moins de quatre centimètres de large et deux centimètres et demi d’épaisseur. Son allure se rapproche de celle des mini-modèles Garmin, avec lesquels elle partage la volonté d’occuper le moins d’espace possible sur le pare-brise. Ce profil mince lui permet de se dissimuler aisément derrière le rétroviseur central (attention de garder de la place pour pouvoir manipuler celui-ci !), limitant ainsi la gêne visuelle pour le conducteur.

La caméra adopte une coque en plastique mat sur le cadre, brillant sur les façades avant et arrière. Sur la face arrière, une unique touche multifonction, cerclée d’un anneau lumineux, sert à enregistrer manuellement un clip, à activer le Bluetooth ou à indiquer l’état de fonctionnement. Le logement pour carte microSD se situe à gauche, tandis qu’un port USB-C alimente l’appareil. Ce choix facilite le remplacement du câble et assure une compatibilité avec la majorité des accessoires récents.

La Piqo se fixe grâce à un support adhésif équipé d’une rotule permettant de régler l’angle de vue. Le système tient solidement, même si on aurait préféré une ventouse, plus pratique pour repositionner la caméra ou simplement la changer de véhicule. Toutefois, pour ce cas, Nextbase fournit un second support afin de faciliter un éventuel transfert d’un véhicule à un autre. La caméra est livrée avec un câble suffisamment long pour aller vers une alimentation USB-C, un adaptateur 12 volts et un accessoire passe-câble pour aider à le positionner derrière les garnitures et le ciel de toit. Les petits veinards dont le véhicule est équipé d’une prise USB-C au niveau du rétroviseur préfèreront investir dans un câble USB-C court et ainsi ne rien avoir à faire de contraignant pour installer l’appareil.

La caméra est livrée avec un long câble USB-C, un adaptateur 12 volts et de quoi passer le câble / A. Lenoir

Installation : tout passe par le smartphone

Dépourvue d’écran, la Piqo repose sur une app gratuite disponible sur iOS et Android. Celle-ci assure l’ensemble de la configuration initiale : connexion Wi-Fi et Bluetooth, mise à jour du firmware, paramétrage des options d’enregistrement et visualisation des vidéos. Le processus est en principe automatisé, mais il peut connaître quelques lenteurs au moment de la mise à jour du logiciel interne. 

Une fois l’app installée, la caméra s’associe au téléphone : le Bluetooth gère la communication principale tandis que le Wi-Fi permet la transmission d’images en direct et le téléchargement des clips. Cette double connexion se montre fluide sur iPhone, mais plus capricieuse sur certains smartphones Android, où l’accès au réseau Wi-Fi du Piqo peut se révéler aléatoire. Une mise à jour des apps devrait améliorer la stabilité.

L’absence d’écran justifie la présence de commandes vocales. Un mot d’activation – « Hey Nexy » – permet d’interagir avec la caméra. 

Un ensemble de fonctions “intelligentes” rationalisées

La Piqo concentre plusieurs fonctionnalités avancées issues des caméras les plus onéreuses de la marque, mais dans une version allégée. Le mode Guardian notifie l’utilisateur si le véhicule quitte une zone définie. Le service SOS (sur abonnement), prévient automatiquement les secours et les contacts d’urgence en cas d’accident détecté par le capteur de G. Les vidéos sont conservées sur le cloud durant trente jours, ou jusqu’à cent quatre-vingts jours pour les abonnés payants.
En l’absence de module LTE intégré, la Piqo dépend du smartphone pour accéder à ces services connectés. Les transferts de fichiers vers le cloud s’effectuent donc par l’intermédiaire de l’application mobile, ce qui peut rallonger la procédure et consommer de la batterie. Les utilisateurs les plus pressés préféreront extraire directement la carte microSD pour copier les séquences sur un ordinateur, mais au prix de la perte des métadonnées GPS. Contrairement à d’autres caméras de la marque, l’application pour ordinateur My NextBase ne sait en effet pas récupérer les vidéos de la Piqo.
Le mode Parking, disponible seulement si la caméra reste alimentée en permanence, enregistre automatiquement toute détection de choc. L’alimentation continue requiert un kit de câblage ou un adaptateur OBD vendu séparément. En utilisation normale, la Piqo s’allume avec la mise sous tension du véhicule. Attention : dépourvue de batterie, la caméra s’éteint dès que l’alimentation est coupée. 
© Nextbase

Performances d’image et d’audio

Nextbase commercialise deux versions : la Piqo 1K, enregistrant en 1080p, et la Piqo 2K (celle que nous avons testée), capable de filmer en 1440p. Les deux modèles utilisent un capteur grand-angle de 140 à 145 degrés et intègrent un module GPS. 

Nos essais montrent une qualité d’image honorable le jour, notamment en 1440p. Les vidéos conservent des couleurs fidèles et permettent de distinguer les plaques d’immatriculation ou les marquages au sol à courte distance. La fluidité atteint 30 images par seconde en 2K et 60 images par seconde en 1080p, mais cette seconde option réduit la netteté et accentue le grain. Les enregistrements à pleine résolution offrent un rendu plus précis, bien que légèrement adouci par un flou général.

En revanche, la captation de nuit demeurent le principal point faible du produit. Comme beaucoup de dashcams abordables, la Piqo peine à composer avec les fortes sources lumineuses et les contrastes. Les reflets des phares et des lampadaires saturent l’image. Le niveau de détail chute nettement, même lorsque les phares du conducteur sont allumés. 

Le micro intégré capte clairement les sons à l’intérieur de l’habitacle (la fonction est déconnectante) ; les conversations ou la musique ressortent sans distorsion notable. L’appareil a également tendance à chauffer après une longue utilisation, phénomène fréquent sur les modèles compacts intégrant un GPS.

Logiciel : une expérience contrastée

Vous l’avez compris, l’application mobile joue un rôle central dans l’usage de la Piqo. Elle permet de parcourir les enregistrements, d’ajuster les paramètres d’exposition, de désactiver les coordonnées GPS, d’ajouter des infos en filigrane (plaque du véhicule) et même des soins pour habiller l’image de métadonnées. Il est également possible de tracer les trajets sur une carte et partager les vidéos par messagerie. L’interface est claire, mais l’accès répétitif au point d’accès Wi-Fi de la caméra finit par lasser. Chaque consultation nécessite de se reconnecter manuellement, une étape tout de même un peu fastidieuse et qui dissuade de profiter de certaines fonctions aussi souvent qu’on l’aimerait.

Malgré ces limites, la navigation dans les menus reste intuitive. Le Live View, diffusé en temps réel, aide à orienter la caméra lors de l’installation ou à vérifier qu’elle fonctionne correctement. La commande vocale compense partiellement l’absence d’écran et permet de verrouiller rapidement une séquence en cas d’incident.

La fonction Live View permet de positionner la caméra ou vérifier son bon fonctionnement / A. Lenoir

Prix et abonnement

Nextbase positionne la Piqo sur le segment des dashcams d’entrée et milieu de gamme. Le modèle 1K est vendu autour de 120 euros, la version 2K environ 140 euros. Aucune carte microSD n’est fournie. Prévoyez donc d’en disposer d’une ; nous conseillons au moins 32 Go.
L’abonnement Protéger coûte 3 euros par mois, ou 30 euros par an. Ce service reste optionnel ; la caméra fonctionne sans frais récurrents si l’on se contente du stockage local ou d’un stockage infonuagique réduit à 30 jours.

Un compromis entre sécurité et simplicité

La Piqo n’ambitionne pas de rivaliser avec les modèles les plus perfectionnés du marché, mais de fournir une solution compacte et fiable pour un prix raisonnable. Son format discret, sa connexion USB-C et son installation relativement facile en font un outil pratique pour ceux qui souhaitent filmer leurs trajets sans s’encombrer d’un appareil volumineux.

Malgré les petits défauts relevé, on pourra saluer la richesse fonctionnelle dans cette gamme de prix : GPS intégré, commandes vocales, assistance d’urgence, sauvegarde dans le cloud et application mobile complète. Dommage que l’efficacité de ces fonctions dépende du bon fonctionnement du smartphone. 

Sur le plan de la qualité d’image, la caméra reste en retrait face aux références du secteur. Les vidéos diurnes sont correctes, mais la restitution nocturne laisse à désirer. Les reflets, le flou et la difficulté à distinguer les détails fragilisent l’intérêt principal d’une dashcam : l’identification précise d’un événement. Pour les conducteurs circulant souvent de nuit, un modèle supérieur pourrait s’avérer plus sûr.

Bilan

La Nextbase Piqo marque la volonté de démocratiser les dashcams connectées. Son design discret, sa compatibilité mobile et la présence de services témoignent d’un effort d’innovation. Les limitations de la qualité nocturne et la dépendance au smartphone constituent ses principaux points faibles, mais l’ensemble reste cohérent au regard du tarif demandé.

Cette caméra vise ceux qui recherchent une solution simple, efficace et non intrusive. Pour un conducteur souhaitant garder une trace de ses trajets diurnes et bénéficier d’un filet de sécurité numérique sans investissement excessif, la Piqo représente une option pertinente. À l’inverse, les automobilistes exigeant une captation irréprochable dans toutes les conditions devront se tourner vers des modèles plus performants.

Il est possible d'appliquer des skins sur l'image avant de la sauvegarder / A. Lenoir

VERDICT

Nextbase réussit à proposer une dashcam au rapport qualité-prix équilibré, plus intelligente qu’elle n’en a l’air, qui prouve que la sécurité embarquée n’est plus l’apanage des équipements premium.

+ Qualité d’image correcte de jour 

+ Design compact

+ Prix abordable

– Qualité d’image nocturne

– Pas de batterie intégrée

Alexandre Lenoir

Plus de 30 ans de presse tech et auto n'ont pas entamé sa motivation. Alexandre teste passionnément tout ce qui roule et se connecte, tout en conservant un regard critique. Pour lui, la bonne techno est celle qui est avant tout utile !

Étiquetté :

Répondre

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *