Quelques jours après la présentation officielle des nouveaux iPad Air et iPad Pro, nous avons pu prendre en main le modèle le plus sophistiqué de la gamme : le nouvel iPad Pro 13 pouces équipé d’un écran nano-texturé, d’une connectivité 5G et d’un stockage de 2 To. Pour accompagner la tablette, Apple nous a également confié ses deux nouveaux accessoires : le Pencil Pro et le Magic Keyboard revisité. Le premier est compatible à la fois avec l’iPad Air et le Pro, tandis que le clavier reste, pour le moment, réservé à ce dernier.

Un design affiné, mais pas méconnaissable
Au premier regard, le nouvel iPad Pro ne bouleverse pas les codes esthétiques de ses prédécesseurs. Pourtant, les différences existent, plus subtiles qu’évidentes. Le châssis a été redimensionné : l’appareil gagne un millimètre en longueur, six en largeur, mais perd sept millimètres d’épaisseur. Avec seulement 5,1 mm, Apple revendique ici son produit le plus fin jamais conçu.
Cette légère modification du format permet d’étendre la diagonale d’écran de 12,9 à 13 pouces, offrant une surface d’affichage un peu plus généreuse, sans compromettre la portabilité. Surtout, le nouvel iPad Pro s’allège de plus de 100 grammes par rapport à la génération précédente. Une cure d’amincissement significative qui ramène son poids à un niveau comparable à celui d’un ordinateur ultraportable. Une fois fixé à son Magic Keyboard, l’ensemble atteint 1,25 kg, soit presque le même poids qu’un MacBook Air 13 pouces M2.
Cette recherche de légèreté a toutefois conduit à quelques concessions. L’iPad Pro 2024 ne conserve plus que quatre micros au lieu de cinq, et son module photo arrière se limite désormais à un unique capteur grand-angle. L’ultra grand-angle disparaît, tout comme certaines possibilités de mesure 3D appréciées des professionnels du bâtiment. Autre disparition remarquée : le chargeur USB-C n’est plus fourni. Un choix difficile à justifier pour un appareil dont le prix d’entrée dépasse les 1 500 euros, surtout compte tenu d’une autonomie plafonnant à environ 10 heures d’utilisation.
Un écran qui change tout
Le Pencil Pro : un outil pensé pour les créatifs

Magic Keyboard : plus proche du MacBook
Le nouveau Magic Keyboard accompagne cette génération d’iPad Pro avec quelques ajustements bienvenus. Conçu en aluminium, il se montre un peu plus léger tout en offrant une rigidité supérieure. Le confort de frappe reste comparable au modèle précédent, mais le clavier gagne en praticité.
La principale évolution réside dans l’ajout d’une rangée de touches de fonction, identique à celle d’un MacBook, facilitant le contrôle du volume, de la luminosité ou du verrouillage d’écran. Le trackpad, légèrement agrandi, offre une meilleure réactivité. Au quotidien, ces petits changements rapprochent encore davantage l’expérience d’utilisation de celle d’un ordinateur portable, tout en préservant la modularité propre à l’iPad.
Une nouvelle ère de puissance avec la puce M4
Le nouvel iPad Pro est la première machine d’Apple à embarquer la puce M4, avant même le Mac. Gravée en 3 nanomètres de seconde génération, cette puce se décline en deux configurations, dotées de 9 ou 10 cœurs CPU, d’un GPU à 10 cœurs et d’un Neural Engine à 16 cœurs. Ce dernier peut traiter jusqu’à 38 000 milliards d’opérations par seconde, un record dans l’univers mobile.
Concrètement, cela permet d’accélérer les traitements complexes, comme la suppression en temps réel de l’arrière-plan d’une vidéo dans Final Cut Pro, ou d’optimiser les tâches créatives exploitant l’intelligence artificielle.
Les premiers tests confirment les promesses : au benchmark Geekbench 6, la puce M4 atteint 3 766 points en monocœur, contre 2 534 points pour la M2 et 1 361 pour l’ancienne A12X. Côté graphique, les progrès sont tout aussi marqués : 53 261 points pour la M4, soit près de trois fois les performances de la génération 2019. En somme, il s’agit à ce jour de la puce la plus puissante jamais intégrée à un iPad.

Une machine déjà en avance sur son système
Avec un tel potentiel, la question se pose : iPadOS saura-t-il suivre ? Car si la puissance brute du M4 impressionne, les usages proposés par le système d’exploitation restent pour l’heure limités. Les professionnels espèrent que la future version iPadOS 18 exploitera pleinement les capacités de calcul de la puce, notamment grâce à une intégration plus poussée de l’intelligence artificielle locale. En attendant, l’iPad Pro M4 se présente comme une machine extrêmement performante, mais dont le potentiel créatif dépendra en partie des évolutions logicielles à venir.
En conclusion
Avec cette nouvelle génération, Apple signe un iPad Pro plus fin, plus léger et nettement plus puissant. L’écran tandem OLED et son option nano-texturée représentent un saut qualitatif évident, tandis que le Pencil Pro et le Magic Keyboard affinent encore l’expérience de création.
Reste la question du prix et des usages : à plus de 1 500 euros, la tablette la plus haut de gamme d’Apple s’adresse toujours à un public exigeant, davantage créatif que grand public. Mais sur le plan technique, l’iPad Pro 2024 s’impose comme une référence absolue du marché, une démonstration du savoir-faire d’Apple en matière de design, d’écran et de puissance mobile.
VERDICT
L’iPad Pro M4 marque une vraie rupture dans la lignée des tablettes pro d’Apple. Pour l’utilisateur professionnel, les améliorations de cette itération pourront justifier l’investissement, potentiellement salé.+ Design et couleurs
+ Fantastique écran
+ Performances qui paraissent sans limite
+ Gain de poids significatif, mais…
– …aucun gain en autonomie
– Pas de chargeur dans la boîte
